Baptême de Marguerite

La baronne leva les yeux quand le cardinal arriva, puis quittant son prie-dieu, elle alla s'incliner avec respect devant Son Eminence Jeandalf.

-« Je vous remercie d'être venu, Eminence. »

Elle aurait voulu lui demander s'il avait fait bon voyage, mais elle resta sans mot dire, tant l'émotion l'étreignait. Tant de temps... Tant de temps à attendre le baptême. Il ne manquait plus que son parrain arrive, son père et son frère peut-être, et tout pourrait commencer.

Jeandalf se dirigea vars le baptistère



et fit signe à Marguerite d’approcher.

"L'Amitié Aristotélicienne" au sens large, qui est une communauté de vie: Par le Baptême chaque baptisé serait introduit dans une union spirituelle en puissance qui serait donc un contact spirituel avec tous les autres baptisés.
Le baptême introduit le fidèle dans une union avec les autres baptisé et une communion avec les Saints.

Marguerite, désires-tu rejoindre la communauté aristotélicienne par le baptême ?

La jeune baronne avait chaud tant elle était enthousiasmée. Mais il fallait rester calme, la cérémonie n'était surtout pas à gâcher par une trop grande hâte.

Elle inspira à pleins poumons les paroles du Cardinal, comme pour les intérioriser et faire siennes ces notions et pensées.

Son père avait du retard, mais il viendrait, elle le sentait, elle le savait. Les routes, ce n'est pas sûr...
Elle sourit finalement, au moment où Son Eminence Jeandalf posait la question décisive, et dit d'une voix forte et claire :

-« Je le souhaite de tout mon corps et de toute mon âme. »

Marguerite, Fille cadette à Jehan et feue Elissa de Volpilhat, Baronne de Bram, Damoiselle d'Hermeline, tu as émis le désir de t'unir au Tout Puissant et d'adopter la foi Aristotélicienne.
Par ce baptême, tu montres ton engagement sur la voie de la Purification, de l'illumination de ton âme par la Foi et au détachement de choses matérielles pour tendre vers la voie de la Raison Pure.

reconais-tu le Credo aristotélicien comme le tiens ?

baissant la voix jeandalf ajoute ; récite le crédo et dis que tu le fais tien.

De sa voix assurée, Marguerite clama :

-« Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Je crois en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep,
Qui a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine ;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible ;
En la communion des Saints ;
En la rémission des péchés ;
En la Vie Eternelle. »

Et poursuivit, après une imperceptible pause :

-« Ce credo, je le reconnais comme le seul valable, et le fais mien, et le défendrai envers et contre tous.

Amen.»

"L'amitié est ce qu'il y a de plus nécessaire pour vivre. Car sans amis, personne ne choisirait de vivre, eut-il tous les autres biens. Et dans la pauvreté comme dans toute autre infortune, les hommes pensent que les amis sont l'unique refuge. L'amitié d'ailleurs est un secours aux jeunes gens pour les préserver de l'erreur ; aux vieillards, pour leur assurer des soins et suppléer à leur manque d'activité dû à la faiblesse ; à ceux enfin qui sont dans la fleur de l'âge, pour les inciter aux nobles actions, car on est alors plus capable à la fois de penser et d'agir".

"Que la parole d’Aristote te guide et la révélation t'illumine !"



Jeandalf saisit une coupe et la remplit d'eau, fait se pencher Marguerite et verse le contenu sur son front.


"Ainsi te voilà purifié par la grâce du tout-puissant. Tes fautes sont pardonnées. Ton âme est libérée des craintes de l'enfer, pour peu que ta vie soit vertueuse. Prend ce cierge allumé représentant ton âme purifiée.



Prend aussi cette médaille représentant ton appartenantce à notre communauté.



Bienvenue ma fille.

Marguerite, Fille cadette à Jehan et feue Elissa de Volpilhat, Baronne de Bram, Damoiselle d'Hermeline, voici ton certificat de baptême

Puisses-tu ne jamais renier ce jour.

Maintenant prend ta place parmi les fidèles que je célèbre une courte messe, car j'en vois là au fond qui semble s'impatienter...

jeandlaf disant ça semblait faire de grands yeux vers le Gros Guillaume ....

Mes amis, mes Frères et mes Sœurs, et toi Marguerite.

Soyez les bien venu en ce dimanche de printemps dans la communion et la paix.

Il y a quelques temps en me promenant sur une plage j’ai ramassé un bois flotté. Sa forme me fit penser à un navire, je ramasai donc un autre morceau pour lui faire un mat, et je pris un morceau de parchemin pour lui faire une voile avant de le déposer sur la mer

J’ai presque pu entendre ce morceau de bois parler ; il y a longtemps un autre enfant de Dieu m’avait trouvé sur sa route, il m’avait tellement trouvé rugueux et disgracieux qu’il avait failli me mettre dans le feu. Pourtant au dernier moment il m’a jeté au loin vers la mer.
J’ai été remué, ballotté, poli, râpé, projeté contre rochers et cailloux, jusqu’au jour où j’ai échoué sur cette plage. Et là tu m’as trouvé, m’as ramassé et grâce à moi, tu as construit un joli bateau…
La beauté de l'univers n'est qu'un reflet de la beauté de Dieu. Si vous enfant de Dieu l’avez oublié notre âme en a gardé la conscience, et c’est pour cela qu’un vilain bâton peut devenir un beau bateau pour celui qui sait voir avec son âme.

Sachons regarder autour de nous, et arrêtons nous de temps en temps pour apprécier la beauté de la création.

(livre des vertus, Création I: L’univers )
a écrit:

Dieu pensa et un point minuscule apparut. Ainsi, par la création de cet unique minuscule point, Il venait de faire disparaître le Néant. Dorénavant, Il serait composé de l’existence et du vide, mais plus du Néant. Il décida de nommer ce point minuscule “univers” et le fit exploser en une myriade d’étoiles, qui vinrent peupler le vide. Jamais plus, elles ne cessèrent de resplendir au firmament céleste.

Après avoir créé l’univers, Il créa le mouvement et les quatre éléments. Il défini l’ordre des choses et plaça la terre au centre de l’Univers et la nomma Monde, puis y créa la vie.
De la vie est venue l’humanité, et le Monde lui fut donné comme royaume pour la gloire et l’amour du Très Haut.

N’oublions pas ce que le Très Haut nous a donné le jour de La décision, et remercions le en sachant apprécier Sa création et en préservant l’humanité de la fin des temps .


partageons maintenant le pain et le vin comme nous l'a demandé Christos.




Allez en paix, et que le Très Haut veille sur vous...

Marguerite écouta, et songea... Elle songea à beaucoup de chose pendant que Jeandalf disait la messe. A Oane... A Christos, à Aristote, à cet enfant qui a rejeté le bois dans la mer... A l'immensité de l'univers, et comment l'appréhender.

Au moment du partage du pain de l'amitié aristotélicienne - la première fois, pour elle, car sans baptême, elle était écartée de ce moment - une nouvelle émotion la saisit. Les larmes cette fois n'étaient cachées par rien, car l'eau avait goutté, et séché.

Le partage est le symbole de l'amitié... Elle put apercevoir, dans le fond de l'église, un ami encore récent, mais en lequel elle croyait beaucoup. Son espoir de le ramener dans la pleine voie du Très-Haut, loin de la luxure, elle ne le croyait pas trop prétentieux.
Elle sourit à Phelipe, au Cardinal qui lui remit le pain et le vin. Elle se signa.

-« Amen. »

Eléïm, au recevoir de la lettre très tardive -il en fut surpris- de Marguerite, venait à peine de rentrer de son voyage en Aragon et se reposait à Carcassonne.
Il savait combien ce jour était important pour la petite Margot, qui était bien plus pieuse que la moitié du Royaume, et ce de Paris à Urgel.
Bien que fatigué, il tenait à participer à cet évènement, ainsi il fit préparer son cheval et fonça vers Bram.
Bien singuliers étaient les sentiments que le Seigneur de Villesiscle ressentait toujours à l'approche de cette ville aux circulades.
Il n'eut pourtant que peu l'occasion de les décrire, car bientôt, le sabot battant le pavé, ses yeux se levaient sur le clocher de Bram.
Il attacha son cheval et marcha jusqu'à la large porte de l'église.
Du dehors, la porte étant quelque peu entr'ouverte, il entendit l'écho d'une voix adolescente, pas moins assurée qu'auparavant : "Amen".
Il pénétra ainsi dans la Maison de Dieu, fit un signe à la communiée de loin -sans savoir si elle l'avait remarqué-, et salua le peu de personnes présentes en s'étonnant de l'absence de père et de parrain.

Marguerite affichait un sourire radieux. Certes, ils avaient tous du retard, mais c'était en grande partie de son fait, et elle seule était à blamer. Elle salua très chaleureusement ses deux vassaux, Piquerouge de Tolosane, le seigneur de Villar Savaric, et Eléïm Caerban, le seigneur de Villesiscle.
L'arrivée du diacre biterrois acheva de l'enchanter.

-« Bonjour, mon père. Soyez sans crainte, votre retard est tout excusé, d'autant que j'en suis en partie la cause.
Ma gent a dû partir dresser des tables dès la fin de la messe... Vous avez sans doute dû les voir sur la place, devant l'église. »

Puis se tournant vers toutes les personnes assemblées :

-« Eminence, mon père, mon frère, chers amis, je vous invite désormais à partager quelques bouchées choisies et quelques verres d'hypocras et de saugée au buffet qui se trouve sur la place de l'église. Je vous remercie encore tous d'être venus, et vous, Eminence, tout particulièrement. Vous avez aujourd'hui exaucé l'un de mes voeux les plus chers. »

Puis, pour les inciter à sortir, elle se signa encore devant l'autel puis quitta l'église pour plonger dans le soleil printanier qui inondait la place.

salutation frère Kad,

Bon, dame Marguerite, je vais me restaurer un peu également et ne pas tarder à reprendre la route, on m'attend en flandre avant Paques.

Vous savez Baronne que j'ai toujours grand plaisir à vous voir. Vous vous faîtes trop rare.

-« Je vous en prie, Eminence, servez-vous. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vivres ou autres, pour votre voyage, demandez-le donc à Flamenca, elle saura vous fournir. »

Puis se tournant vers le seigueur Piquerouge de Tolosane :

-« J'ai enchaîné en effet les voyages, en Champagne, en Aragon désormais, et Bram m'a peu vue. Il faudra d'ailleurs que vous me comptiez comment se tient la baronnie et quelles ont été les éventuelles questions d'intendance que vous avez dû résoudre pour moi.

Et par ailleurs, il est vrai que j'interviens moins en place publique... Un désintérêt progressif de la politique, qui me pousse à me manifester dans les seuls cas où je pense indispensable d'exprimer mon point de vue. Pour le reste, j'étudie beaucoup les Ecritures Saintes, ce qui prend du temps, mais me plaît énormément. »