Famille de Volpilhat - Familia de Volpilhat
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 [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne

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Marguerite
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MessageSujet: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyDim 03 Déc 2006, 14:19

Posté le: Ven Oct 27, 2006 2:14 pm
Margot de Volpilhat

La campagne s’embrasait en ce début d’automne : jaunes, oranges étaient les prunelliers, rouges les vignes au crépuscule de cette saison. Les vendanges étaient depuis longtemps finies, les vignerons faisaient fermenter le raisin pour leurs seigneurs, dans les caves aux voûtes de pierre. On préparaient l’hypocras, ce merveilleux vin d’oc mêlé de miel et d’arômes subtiles. Les vergers rendaient leurs derniers fruits : pommes dorées, poires aux joues bombées, coings dont on faisait gelée et compote. Les figues ne séchaient plus au soleil : enfilées telles des perles, elles pendaient désormais parmi les saucissons et les jambons dans les garde-manger.
Le sol, après la chaleur de l’été, respirait avec bonheur et savourait les pluies plus fréquentes : de jaune paille, il devint vert.

A Bram, Marguerite observait ces changements avec bonheur. L’hiver arrivait et viendrait laver tous ses malheurs. Elle renaîtrait avec la nature, et espérait alors avoir de plaisantes choses en tête. Car elle se trouvait bien seule dans cette ville… Oh, son précepteur la visitait très régulièrement et sa gouvernante continuait de lui enseigner la harpe et la flûte, ainsi qu’emplissait sa petite tête de l’histoire du Languedoc. Bien sûr, elle passait de nombreuses heures à l’église, où le curé de campagne lui enseignait les mystères de la sainte parole Aristotélicienne. Le Paulet, son valet, l’emmenait parfois en croupe chevaucher à travers la baronnie, parfois jusqu’à Carcassonne. Elle aimait la sensation de l’air lui fouettant les oreilles et sentir les muscles puissants du cheval sous elle – dans ces moments, elle se sentait vivre vraiment.
Elle avait confié la gestion du domaine, à laquelle elle n’entendait rien, à un intendant qui avait manifesté à la fois expérience et sérieux. Il appliquait à la lettre ses volontés spécifiques, qui se trouvaient être celles de feue sa mère, à savoir que la quasi-totalité du revenu des terres de Bram allait aux religieuses de l’Abbaye Saint-Felix de Montceau.
Malgré tout, la jeune baronne s’ennuyait la plupart du temps mortellement. Son dixième anniversaire était passé dans l’indifférence presque unanime. Et l’ennui et la solitude amènent bien vite de sombres pensées. Il lui aurait fallu une dame de compagnie, quelqu’un qui soit plus jeune et enjoué que sa gouvernante et plus cultivé que sa camérière, brave fille qui n’avait jamais rien fait dans sa vie que balayer, faire des lits, tresser savamment les cheveux de ses successives maîtresses et glousser après les pages. Mais où trouver une dame ou damoiselle de cette qualité, qui accepte de rester à ses côtés où qu’elle aille ? Non, à la vérité, c’était impensable.
Marguerite se rappelait la promesse faite au Vicomte de Melun de lui rendre visite, et commençait à envisager sérieusement son départ pour la Champagne. Mais les hivers étaient rudes dans le Nord, et l’automne et ses pluies rendraient le voyage très inconfortable. Elle résolut de remettre au printemps sa visite et chercha comment rompre la monotonie des jours jusque là. Sans doute se rendrait-elle à Urgel quand viendrait la fête de la Nativité de Christos, mais c’était encore loin…

C’est alors qu’accompagnée d’Adeline, la camérière, la jeune fille se promenait sur ses terres dans la campagne environnant la ville de Bram, portant à sa bouche les dernières petites fraises des bois parfumées de la saison, surveillant qu’Adeline ne mangeait pas les mûres qu’elle avait à charge de ramasser pour une tarte, que l’idée merveilleuse lui vint. Elle en fut immédiatement si satisfaite qu’un ineffable sourire illumina son visage. Elle ne songea alors qu’à parfaire le projet, réfléchissant aux moindres détails qui pourraient le rendre plus divertissant encore.

Elle en fit part à son précepteur, Eléïm Caerban, seigneur de Villesiscle, qui approuva avec enthousiasme l’idée. Avec des airs de conspirateurs, ils veillèrent ce jour fort tard pour établir la liste de tout ce qu’il convenait de faire à ce dessein, ne se couchant qu’après s’être assurés que rien ne manquait.

Dès le lendemain, le Paulet partit pour Carcassonne, avec de nombreuses lettres cachetées aux armes de Bram.

Il y en avait une pour le Duc et la Duchesse de Bellesme, une pour le baron de Saint Félix, une pour le baron de Saint Rémézi, et une pour le seigneur de Villevocance : tout ce qui se trouvait de noble dans le Joyau du Languedoc. Chaque enveloppe contenait une invitation rédigée sur le modèle qui suit :


Citation :
« A l’attention très spéciale de messire le baron de Saint-Félix, santé et prospérité.

Mademoiselle Marguerite Charlotte Victorine de Volpilhat, baronne de Bram et damoiselle d’Hermeline, vous invite par la présente à dîner en noble compagnie en son Hostel particulier, en la cité circulaire de Bram, le premier de novembre de l’an de Pâques quatorze cent cinquante quatre.

Il lui plairait que vous veniez accompagné, comme il se doit.

A l’issue du dîner auront lieu, pour le plaisir de l’ouïe, des joutes verbales auxquelles vous êtes invité à prendre part.

Dans l’attente d’une réponse favorable,

Qu’Aristote vous garde.

Marguerite Charlotte Victorine de Volpilhat,
Baronne de Malpertuis,
Damoiselle d’Hermeline
[Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne Scmargotvolpilhatma9 »

[HRP : Le RP du dîner débutera ici le premier novembre au matin et se poursuivra jusqu’à satiété, sur plusieurs jours s’il y a lieu :wink: ]
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Marguerite
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyDim 03 Déc 2006, 14:26

Posté le: Sam Nov 04, 2006 6:02 pm
Margot de Volpilhat

Le dîner avait été, du point de vue de Margot, fort réussi. Si tous n'étaient pas venus, ceux qui avaient répondu présent avaient rendu la soirée très agréable et leurs voix résonneraient encore longtemps dans le château de Bram, que la jeune baronne avait désormais quitté pour aller dans l'Hostel qu'elle avait près de l'église, en ville. Ainsi il lui était plus aisé de se rendre à l'office et de ne point trop s'exposer au froid qui, en cet automne, commençait à gagner la campagne.

Sa vie continuait tranquillement, rythmée par les lettres qu'elle recevait de temps à autre et les nouvelles qui lui parvenaient du Royaume. Elle passait la majorité de son temps près d'une cheminée, car par économie compréhensible de bois, toutes celles du vaste hostel n'avaient pas été allumées. Elle s'abandonnait de longs moments à la contemplation de la danse des flammes et chaque jour priait pour l'âme de sa mère, pour la santé de son père, son frère et sa soeur...

Elle avait renoncé à chercher une dame de compagnie. Non qu'elle n'en ait l'envie, mais il lui faudrait bientôt beaucoup voyager, peut-être définitivement partir de Languedoc. Elle aurait le temps de trouver une jeune femme pour entrer à son service quand elle serait établie de manière sûre.

Sans doute irait-elle en Limousin d'ici quelques semaines - du moins elle supposait qu'elle y serait conviée, par un fait réjouissant qu'elle avait eu le plaisir d'apprendre au cours du dîner du premier de novembre.

Un après-midi, alors qu'elle était à sa harpe - elle avait fait d'étonnants progrès depuis qu'elle y passait plusieures heures par jour - un coursier champenois fut annoncé. Il portait pour elle une lettre du vicomte de Melun, dont elle avait fait la connaissance à l'enterrement de sa mère.


Citation :
Damoiselle Marguerite,

Je vous écris ces quelques mots de mon hostel rémois. Je n'ai pas eu le temps ni le courage de vous écrire auparavant et sachez bien que je le déplore.

Depuis mon départ de la cité de Carcassonne, mes pensées sont tournées vers vous. Vostre mère partie, vostre père absent, du moins il me semble, et vous voilà seule. J'espère donc que tout se passe bien pour vous.
Avez-vous revu messire vostre père depuis mon départ ? Et allez vous le suivre contrainte en le comté d'Urgel ?

Moi mesme je reprend mes affaires dans ma Champagne bien aimée. Une Champagne qui change perpétuellement, pour s'enfoncer encore et toujours dans un déclin, sans que je puisse y faire quelque chose. J'ai l'impression qu'une ombre s'est placée sur la province, ôtant leurs valeurs aux champenois, autrefois fiers et forts, aujourd'hui faibles et aptes presque uniquement à la critique facile.
J'ai bien peur que la Champagne ne soit bientôt qu'une pâle copie du comté d'Artois, pour mon grand malheur.
C'est ainsi que je me prépare à passer un hiver froid dans une région que je reconnais de moins en moins et qui paraît de plus en plus étrangère à mes yeux.

J'ai souvenir de vostre désir de venir retrouver vos origines, celles de madame vostre mère, en Bourgogne. Pensez-vous pouvoir réaliser ce souhait ? Si tel est le cas, j'espère que vous saurez monter un peu plus au nord et me rendre une petite visite.

Je ne puis continuer cette lettre, mes doigts souffrant en cette période de froid. Je vous salue donc, espérant que ma lettre vous parviendra au plus tôt.

Cordialement,

Vicomte SanAntonio d'Appérault-Melun.

Marguerite savait que son père écrivait régulièrement à son fils, Reginhart, retourné en Bourgogne à Malpertuis. Mais elle-même ne recevait rien, lot compréhensible d'une fille cadette - elle n'en concevait aucune rancoeur, car elle aimait son père.
Pourtant voilà qu'un homme de grande qualité lui témoignait de la bienveillance et se souciait d'elle-même, et lui racontait ses tourments. Cette relation épistolaire était d'un genre bien singulier pour Margot et lui faisait penser que c'était peut-être cela, un père...
Elle s'empressa de prendre plume et papier pour lui répondre :


Citation :
Messire d'Appérault,

Soyez assuré que je ne vous tiens nullement rigueur de l'absence de lettre de votre part jusqu'à ce jour. Je me réjouis de celle que j'ai entre les mains, comment pourrais-je alors songer à vous en vouloir ?

J'ai pu obtenir de mon père que je reste en Languedoc. Il est reparti en Aragon avec ma soeur, Catalina, et la vie à Bram suit son cours. Tout va bien pour moi, même si mon coeur reste triste et si l'ennui me prend. Je m'applique à mes leçons diverses - cathéchisme, musique, lecture, écriture et arithmétique - et ai pris la liberté d'organiser, au castel de Bram, une réception privée de la noblesse résidant à Carcassonne.
La duchesse de Bellesme, comtesse de Beaumont sur Sarthe et baronne de Saint-Verain, le seigneur de Villesiscle mon vassal accompagné d'une roturière mais néanmoins filleule de feue ma mère, le baron de Saint-Felix en Vinassan et son épouse, le baron de Largentière au bras duquel est venue la promise du vicomte de Droux, Martial d'Ysengrin, dont la famille est apparentée à la mienne comme votre épouse généalogiste saura peut-être vous le conter, tous ceux-là sont venus tantôt au château, et j'avoue avoir pris plaisir à ce dîner.

Je pensais partir de Languedoc après l'hiver que l'on dit rude dans le nord et qu'il me déplairait d'avoir à expérimenter en voyage. Cela me laisse le temps de m'impliquer une dernière fois aux faits languedociens... La dernière nouveauté du conseil comtal fut d'interdire à l'Ordre Teutonique, venu secourir le Camerlingue Lorgol enlevé le jour de l'enterrement, lorsque nous fuyâmes avec précipitation, de lui interdire donc d'entrer en territoire languedocien - rien de plus incompréhensible, à vous je puis le dire, car cet ordre vient dans le but d'aider le Languedoc et se voit refusé.
On m'a rapporté qu'après cela, les chevaliers teutoniques se sont faits templiers pour pouvoir passer...

J'avoue ne point saisir tous les tenants et aboutissants de l'affaire, ne connaissant pas assez ces différents ordres militaro-religieux, mais enfin ! tous se battent au nom de la même chose, au nom de Dieu, pour sauver un homme de Dieu de griffes malines, alors pourquoi les interdire ?

Vous voyez, comme votre Champagne, celle de ma mère aussi, le Languedoc est vicié. La critique facile que vous décrivez en Champagne semble la même en Languedoc, et j'en viendrais à me désoler et me lamenter sur notre époque.

De Languedoc, j'irais sans nul doute à Nevers où ma mère vit le jour, puis en Champagne. Il plairait à mon père que je me rende à Tastevin durant quelques années, cela sera peut-être le but de mon voyage mais cela me sera un plaisir de faire escale un temps auprès de vous.

J'entends l'église sonner à Bram, je dois me rendre à l'office, je vous laisse.

Qu'Aristote vous garde.

Marguerite de Volpilhat

Elle laissa glisser sa chevalière ogivale portée en baise-main* et saisit sur son scriptional un bâtonnet de cire, qui fondit quand elle le fit tourner lentement au dessus d'une chandelle allumée.
Appliquant la cire sur la lettre repliée, elle y appuya la chevalière pour y imprimer son sceau. Puis elle prit la lettre, souffla la bougie et quitta la pièce. Dans le vestibule de l'Hostel, elle trouva Henriette sa gouvernante qui l'attendait pour l'office et le Paulet, son valet, à qui elle confia la missive.

S'enveloppant dans un manteau fourré, elle quitta l'Hostel alors que les cloches de l'église cessaient de sonner.


*[Une chevalière porte les armes d'un noble. La chevalière peut se porter en baise-main (pointe de l'écu vers l'extrémité des doigts) ou en bagarre (pointe de l'écu vers l'intérieur de la main - il existe une tradition voulant que seules les personnes dont le cœur est pris la portent ainsi, montrant ainsi qu'elles ne sont pas libres).]
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyDim 03 Déc 2006, 14:27

Posté le: Jeu Nov 16, 2006 6:51 pm
Margot de Volpilhat

Le vie coulait... Un jour revint le messager de Bram parti pour la Champagne. Il raconta combien le chemin avait été malaisé, à cause du froid, des pluies, de la boue, parfois même du gel lorsqu'il était au nord.
Marguerite, touchée de cette dévotion alors que l'homme aurait pu séjourner en Champagne jusqu'à ce qu'il fasse meilleur, l'envoya dans les cuisines se faire servir un grand bol de bouillon et lui promit un onguent pour se frictionner les pieds et les mains. Puis elle se hâta de retourner au coin de la cheminée, dans sa chambre, et de décacheter la lettre du vicomte de Melun. Le sceau craqua.


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SanAntonio a écrit:
Reims, le 4 Novembre,

Damoiselle Marguerite,

La missive que je viens de recevoir de vous a réchauffé mon hostel de Reims.
Je me réjouis que messire vostre père ait consenti à vous laisser suivre ce que vostre cœur souhaitait. Cependant, je ne vous cacherai pas que vous savoir seule à Bram me trouble. J’espère que vous aurez l’occasion de vous divertir et à ce titre je ne peux que vous conseiller de renouveler cette réception privée dont vous me faites part. Vous pourrez ainsi égayer vos soirées d’hiver.

Je ne peux que confirmer ce que l’on vous a rapporté sur nos régions. L’hiver y est long et froid et vous savoir sur les routes à une pareille époque ne ferait que me causer grand tracas. Il est plus sage de partir une fois le printemps revenu. Vous aurez ainsi loisir à mettre en ordre les affaires de la baronnie. Mais, vous m’interpelez sur un sujet, les faits languedociens et vostre implication. Avez-vous déjà été impliquée dans ces faits ? Vous estes jeune et ne vous imaginais pas déjà active, si vous aviez l’obligeance de m’éclairer.

En revanche, j’avoue ne pas pouvoir vous estre d’une grande aide à propos de l’Ordre Teutonique. Cela fait partie, à mon sens, des incohérence de l’Homme. Je ne saurais juger avec exactitude, mes renseignements datant un peu, mais il me semble que le comté du Languedoc tolère le catharisme, secte hérétique. Si les mentalités vont dans ce sens, il apparaît normal que l’Eglise et son bras armé ne soient pas accueillis avec bienveillance. Mais, l’Ordre Teutonique n’a là qu’un juste retour des choses. Je doute que vous le sachiez, mais les Ordres du Temple et de l’Hospital ne sont plus les bienvenus dans l’Empire depuis que l’empereur ne reconnaît pas et interdit mesme la présence d’Ordres militaro-religieux qui ne lui presteraient point allégeance. Le geste du comte n’en est pas moins ridicule, mais n’est que la réponse. Il s’agit là de basses politiques menées par des personnes pensant à elles presque uniquement. C’est là le drame, mais ni vous ni moi n’y pouvons guère.

C’est aussi pour cela que j’appréciais feue vostre mère, pour son engagement, réel et sincère. La sympathie que j’avais pour elle s’est peut estre portée sur vous, qui représentez la jeunesse et peut estre l’espoir que le monde revienne à de vraies valeurs. Ayez donc foi en vous pour rendre meilleur ce monde qui vous est laissé.
Mais, si je puis me permette, songez bien que l’abbaye du Tastevin se trouve au sud du comté d’Artois, que l’on ne peut, depuis le temps que le vice perdure, plus qualifier de vicié. N’y entrez que si vostre cœur vous le dit et ne suivez pas aveuglément les désirs de messire vostre père, avec tout le respect que je lui porte. Vous me trouverez peut etsre impertinent et vous auriez raison, je ne tiens pas à vous oster d’une voie que vous auriez choisie après mûre réflexion.

Je m’aperçois qu’il est déjà fort tard et que la nuit est tombée. Je n’ai pas vu passer le temps, occupé à lire vostre lettre puis y répondre. Je vais donc vous laisser là pour aujourd’hui.

Puisse Aristote veiller sur vous !

SanAntonio d’Appérault.

Margot lu la lettre plusieurs fois, souhaitant s'imprgner des leçons qu'elle contenait et en saisir toute l'importance. La nuit vint, et la petite fille finit par s'endormir dans son fauteuil. Lorsque sa gouvernante la découvrit, elle appela un valet qui la transporta avec précaution jusque sur son lit.
La lettre resta sur le scriptorium, près de la cheminée.

Le lendemain, Margot la rangea : elle prendrait soin de répondre plus tard et il était, de toute manière, exclu qu'elle envoie à nouveau son messager au froid du nord. Elle avait de longues semaines pour soigner sa réponse...
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyDim 03 Déc 2006, 14:28

Posté le: Dim Nov 19, 2006 4:08 pm
Margot de Volpilhat

Un jour arriva à Bram un messager de la Hérauderie Royale. Marguerite s'en étonna, car il lui semblait que la Hérauderie avait ignoré délibérément le courrier qu'elle lui avait envoyé concernant une candidature à la greffe des généalogistes et dès lors, elle ne pouvait qu'être surprise qu'ils se souviennent encore qu'elle existât.
Espérant sans grande conviction qu'il s'agissait, après des mois, d'une réponse à sa candidature, elle ouvrit la lettre.

Elle venait en fait du héraut du Maine, messire Darkam, dont elle ne savait rien. Parcourant les lignes serrées, elle mesura l'ampleur de ce qui lui était demandé, et toutefois s'en enthousiasma : pour la première fois depuis des mois, depuis la mort de sa chère et tendre mère, elle avait une raison valable pour aller feuilleter, pour aller décortiquer minutieusement tous les documents manuscrits de feue sa mère.

Avec religion, elle se rendit à l'Hostel des Malpertuis - accompagnée du Paulet, mais désormais seule sur sa monture, car elle avait appris les rudiments de l'équitation ; elle se trouva bien vite face à la porte du bureau de feue sa mère à l'Hostel. Il avait été défendu à quiconque de visiter cette pièce, maintenue close. Etait-ce un crime, une offense à l'âme de sa mère que de désormais violer ce sanctuaire ?
Elle avala sa salive, engaga la clef dans la serrure et la tourna.

La porte s'ouvrit sur une petite pièce poussiéreuse et sentant un peu le renfermé. Missives, dépêches, billets, lettres de change, circulaires, carnets, registres, codex, grimoires, volumes en tous genres s'étalaient sur la table et les étagères.

La jeune fille saisit la première feuille qui se présentait à elle et souffla pour en retirer la poussière. C'était, semblait-il, le brouillon d'une lettre de feue sa mère à son père, moultement raturée, et Marguerite ne put se retenir d'y regarder de plus près...


Citation :
Mon tendre époux,

Voici la moitié d'un an que vous m'avez quittée. <passage raturé> Mon ventre s'est arrondi, un nouvel enfant viendra prochainement combler le vide laissée par le décès de votre fille aînée. Je ne vous ai pas vu à la mise en terre de son pauvre corps, et ce jour mes larmes coulèrent encore plus qu'elles n'auraient dû. Un proche ami m'a soutenu dans cette épreuve. Vous qui n'êtes pas très intéressé par le Languedoc, son nom peut-être ne vous dira rien : Eléïm. Il fut maire d'Uzès et c'est en ma qualité de Commissaire au Commerce que je le connus, à peu près à l'époque où je vous ai vu pour la dernière fois. Je l'ai invité et hébergé à Carcassonne quand il y est venu. Il était dans sa chambre quand notre fille est morte, car il la veillait avec moi. <passage raturé> Peut-être l'aimait-il...
Ce jeune homme, je compte lui confier l'Hostel des Malpertuis, à Carcassonne.

Suivait un passage que Margot lut sans grand intérêt, où il était question de considérations spatiales sur la distance Bram-Carcassonne. Son attention crût à nouveau dans la suite.

Citation :
A trop vous attendre, vous êtes devenu un fantôme pour moi... Pourtant, il faut que je continue de vous aimer, parce que je suis votre épouse, et parce que j'ai foi en notre amour. <passage raturé> Je me rends dans une Abbaye à proximité de Béziers, et j'espère y trouver la force de vous attendre encore. J'y mettrai au monde notre enfant, je le ferai baptiser. Si vous n'êtes pas revenu d'ici ces trois mois, je choisirai seule le prénom du cinquième enfant Volpilhat. Ce sera, si c'est un couillu, Rodolphe, Augustin ou Raymond, peut-être Simon... Ce dernier nom en référence à Simon de Monfort, qui passa par Bram avec ses troupes et en prit possession avant que le Languedoc ne revienne à la Couronne Royale, et le précédent en référence à Raymond Trencavel, ce pauvre jeune homme qui avait dans la fougue de sa jeunesse succombé à la foi cathare, qui avait entraîné dans son élan toute la cité de Carcassonne, ce Joyau du Languedoc que j'aime, contre les Croisés, et qui en est mort quand la cité est tombée. Je ne peux m'empêcher en pensant à cet épisode de la vie de la cité penser à ma propre rébellion lors de la Fronde, mettant itou la cité en péril, pensant pourtant agir pour son bien. Alors appelant mon fils ainsi, j'aurais l'impression d'en faire un miroir de Carcassonne... Mais peut-être le destinerais-je aussi à une mort prématurée. Aristote saura m'inspirer.
Si c'est une garce, des noms me viennent à foison:

Marguerite eut une moue désapprobatrice en lisant la liste de sa mère. La majorité des noms étaient tous plus laids les uns que les autres... D'ailleurs, nulle part ne figurait Catalina. Ses yeux brillèrent, enfin, sur la fin particulièrement raturée :

Citation :
Enfin, il faut songer à baptiser notre fille Marguerite, et rien que pour cela il me semble indispensable que vous reveniez. L'Aragon n'est pas si loin, mais moi, je n'entends pas sa langue. Il faudrait lui trouver parrain et marraine. Pour parrain, peut-être l'un de vos compagnons aragonais pourrait l'être, sinon je songe au sire Charles Henri Forsac de Castelmaure, au duc de Brocéliande ou peut-être au baron de Chateaubriand - mais pour cela, je ne crois pas que vous m'approuviez.

Tous ces noms étaient inconnus à Margot qui les apprécia de façon sceptique, mais le souvenir du fait qu'elle n'était toujours pas baptisée - et pourtant si pieuse ! - rembrunit un peu son humeur. Elle se rappela la raison pour laquelle elle était entrée dans cette pièce, et s'en voulut soudain de jauger la lettre de sa mère alors que celle-là ne contenait rien qui lui soit utile pour l'enquête dont elle était chargée. Résistant à la tentation de lire la suite, elle plia la lettre et la plaça sur une étagère vide, sur laquelle elle décida de manière arbitraire de placer tout ce qui n'intéressait pas ses recherches.

Elle passa tout le jour dans cette pièce, saisissant lorsqu'elle lisait en diagonale certains éléments de la vie privée de feue sa mère. Ce ne fut qu'alors que le jour déclinait qu'elle mir la main sur ce qui devait lui apporter les informations les plus utiles : c'était un gros volume dans lequel Elissa semblait avoir noté les faits les plus importants de sa vie... Le récit commençait bien avant sa naissance, et les dernières pages restaient blanches.

La jeune baronne entama sa lecture...
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyDim 03 Déc 2006, 14:28

Posté le: Dim Nov 26, 2006 6:50 pm
Margot de Volpilhat

Les jours, les semaines passèrent. Marguerite s'accoutuma à la solitude, et multiplia de fait ses correspondances. C'est ainsi qu'elle prit un jour la plume pour écrire à son père, le Comte d'Urgel. La distance entre Bram et Urgel était à quelque chose près la même qu'entre Bram et Montpellier, à cette différence qu'il fallait traverser les Monts Pyrénées, enneigés à cette époque de l'année.

Elle hésita à écrire, se demandant s'il était prudent pour le coursier de risquer cette traversée en hiver, mais le sentiment vague de culpabilité qui en elle s'éveillait quand elle songeait qu'elle n'avait encore pas écrit à son père depuis leur séparation la décida.

Prenant une plume, elle réfléchit aux premiers termes de la lettre.

Cher papa... Non. Trop familier. Très cher père... Non plus. Père adoré... Peut-être. Elle resta longtemps la plume coincée entre les dents à essayer diverses appellations, à les comparer, puis finit par la poser sur le papier et écrire un simple :


"Mon cher père,"

Puis elle replongea dans ses rêveries. Comment introduire la lettre ? Comment amener ses excuses ? Comment présenter sa requête ? Elle se lança finalement, faisant fi de son indécision, songeant que la lettre s'écrirait d'elle-même une fois qu'elle commencerait.

"Je vous salue bien tendrement. Les jours, semaines, mois ont passé depuis notre dernière encontre, et j'ai craint que vous ne m'ayez méjugée pour mon obstination à rester en Languedoc. Mon coeur toutefois me souffle chaque jour que vous m'aimez, que mes inquiétudes ne sont pas fondées.
Je tiens donc, dans un premier temps, à vous présenter mes excuses, cher père, d'avoir voulu braver votre volonté omnipotente en ce qui me concerne. Je comprends ma faute, j'espère pouvoir un jour m'en repentir. J'ai appris qu'une route de meilleure qualité que la précédente venait d'être inaugurée entre la ville de Seo d'Urgel et le Joyau du Languedoc. Cela me donne envie de vous visiter - si vous l'acceptez, je ne saurais désormais rien faire qui puisse vous déplaire - et de venir voir ma petite soeur, Catalina Constance Marianne. Va-t-elle bien ? Je suppose que vous lui avez trouvé une nourrice aragonnaise qui prend bien soin d'elle. Marche-t-elle déjà ? Il me semble mais je puis me tromper, que deux ans est un âge auquel les enfants commencent à parler, itou...
Lui apprendrez-vous aussi le français, mon père ?"

La jeune fille marqua une pause, se demandant sur quoi enchaîner.

"Ma lettre arrive à sa fin. Elle n'aura pas été bien longue, mais nous aurons sans doute l'occasion de parler ensemble de vive voix si je viens vous voir à Urgel ; cela dépendra de la réponse que vous me ferez. J'avais tout particulièrement l'envie de vous parler d'un projet que j'ai de voyager en France, d'aller plus au nord, voir Bélinay dont mère me parlait, où il paraît que je suis née ; voir Malpertuis, retrouver mon frère à qui, je suppose, vous donnerez bientôt une épouse - mais cela ne me regarde pas - ; enfin, peut-être me rendre en Champagne où le Vicomte de Melun m'a conviée.
Je crois savoir que vous n'aimez point trop désormais les proches de la Couronne de France, mais je ne peux me résoudre à penser que vous reniez vos anciennes amitiés et que vous refuserez que je séjourne quelques jours chez un homme de qualité.

Vous embrassant avec tout mon amour,

Qu'Aristote, très cher père, vous garde.

Votre fille,

Marguerite"

La baronne relut la lettre, et vit que cela était bien. Elle la replia et la cacheta.

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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyDim 03 Déc 2006, 14:29

Posté le: Sam Déc 02, 2006 10:28 pm
Margot de Volpilhat

Le Comte d'Urgel avait répondu par retour de courrier, succintement mais avec toute la chaleur paternelle qu'il pouvait y mettre. Il avait pardonné à Marguerite, et accédé volontiers à sa requête de le visite à Urgel. Pendant deux jours elle avait préparé le voyage, prévenu les rares personnes qui pourraient se faire du souci s'ils ne la trouvaient pas, jusqu'à ce que tout soit fin prêt.
Un attelage l'attendait, tiré par quatres puissants chevaux de trait, aux roues cloutées de fer. Pour espérer pouvoir traverser les Pyrénées en hiver, selon le courrier qui venait de faire le trajet, il fallait voyager léger, mais prévoir malgré tout des vêtements chauds. Henriette, la duègne de Marguerite, avait donc pris soin d'empiler dans une malle des couvertures de fourrure, une cape fourrée en plus de celle que la baronne portait quand elle partit, et quelques robes de velours. Une autre malle fut remplie des toilettes de la gouvernante et de houppelandes pour le Paulet, fidèle valet, et les trois hommes d'armes embauchés pour l'escorte.

Comme Marguerite craignait que l'attelage ne s'embourbe dans le chemin transpyrénéen, elle commanda qu'ils emportent également quelques outils pour une réparation éventuelle, et une pelle pour pouvoir dégager le chemin, s'il le fallait. Enfin, il fut ajouté une caisse de ravitaillement - dire qu'en montagne les auverges étaient rare serait un euphémisme ! - et deux ballots d'avoine pour les bêtes.

Finalement, l'équipage partit. Ils prirent vers le sud, légèrement à l'est, pour trouver le cours de l'Aude, qu'ils rejoignirent à Limoux. Ce fut l'occasion d'une première halte pour que la baronne et sa duègne délassent un peu leurs jambes et se désaltèrent à la fontaine du village. Puis ils repartirent. La route remontant l'Aude longeait les Corbières en direction des Petites Pyrénées. C'est aux pieds de celles-ci qu'ils s'arrêtèrent pour la nuit, dans un village si petit qu'il n'en surent pas le nom. Le Paulet négocia un prix honnête pour que les dames puissent dormir à l'intérieur et pour que les quatre hommes puissent loger dans une grange, et que tous puissent manger chaud. Ils trouvèrent également un guide montagnard qui, contre rémunération, acceptait de les accompagner.
Le lendemain, ils reprirent de bonne heure leur route et commencèrent l'ascension des Monts Pyrénées. Ils atteignirent peu avant la mi-journée le défilé de Pierre-Lys, avec quelques difficultés cependant. La suite du voyage de la journée ne posa pas de problème majeur. Ils trouvèrent bientôt la neige sur leur route, mais en quantités telles qu'il était possible de passer sans trop de mal. Toutefois, ce que Marguerite apprégendait plus que tout était la redescente... Elle craignait que le chariot ne glisse, emballe les chevaux et verse. Au soir, ils étaient à Mont-Louis, au Col de la Perche, et l'Yspagne s'étendait sous leurs yeux, dans l'obscurité de la nuit. Le brouillard montait de la vallée, gris à la lumière de la lune.
Ils dormirent où ils purent - Marguerite et Henriette dans l'attelage, les hommes autour d'un feu qu'ils avaient fait tout près de l'attelage, et tous les six jouissaient avec satisfaction des multiples couvertures qu'ils avaient prises.

Il ne restait en théorie qu'un jour de voyage. La descente toutefois s'annonçait plus délicate que la montée. Marguerite, d'autorité, demanda que toutes les précautions soient prises et, la première, refusa de rester dans l'attelage, quitte à avoir plus froid sur le dos d'un cheval, qu'un garde lui céda. La duègne était trop vieille pour monter à cheval ou marcher dans la neige. Les chevaux ne restèrent pas devant l'attelage - s'il se mettait à glisser, ils seraient broyés sous lui - mais furent placés derrière, afin de freiner la glissade du chariot. Le Paulet, parfait valet de ferme, connaissait son métier. Tout se passa sans trop de mal, même si Henriette ne put à un moment pas réprimer un cri de terreur quand la vitesse de l'équipage augmenta.

Avec cette affaire, ils avaient pris du retard. La nit tomba, et ils n'étaient pas encore à Urgel. Marguerite consulta le guide, qui lui assura qu'en moins de trois heures ils seraient rendus. C'est ce qu'ils firent.
Arrivant dans la cour del castillo de Urgel, un palefrenier vint à leur rencontre et Marguerite s'adressa à lui en occitan - même si les armes flottant à l'arrière de l'attelage et frappées sur les tabards des gardes suffisaient à indiquer son identité.


-"Estoy Margarita Corteis de Volpilhat, hija del conde de Urgel."

L'homme l'introduisit dans le castel, où elle retrouva son père et sa jeune soeur de trois ans, Catalina, avec un joie indicible.

Nous passerons sur ces deux mois de bonheur, durant lesquels elle séjourna à Urgel. Lorsque vint le printemps, elle était majeure - c'est à dire qu'elle avait douze ans - et elle prit congé de son père, non sans lui avoir remis la bague des Malpertuis que jusqu'à présent elle avait gardée suspendue à une chaîne à son cou, bague qu'elle avait prise au doigt du corps sans vie de sa mère, de très longs mois auparavant.



[HRP : Le chemin a été établi selon plusieurs critères :
1. Une carte actuelle a été utilisée, les noms de villes ou de défilés n'étaient peut-être pas ainsi à l'époque, mais les renseignements à ce sujet sont difficiles et les cartes les plus anciennes à ma disposition, celles de Cassini, ne vont pas jusqu'en Espagne.
2. Qu'à une allure modeste (sans noblesse allopass) il faut IG trois jours pour faire Carcassonne-Urgel, que le RP s'adapte donc en conséquence pour rester cohérent.

Enfin, il va de soi que ce RP ne suit pas la même échelle de temps que d'autres RPs dans les RR, j'espère que le lecteur pardonnera cette petite liberté.]
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:40

Posté le: Dim Déc 03, 2006 8:02 pm
Margot de Volpilhat

Quant Marguerite fut de retour à Bram, elle se rappela la lettre du Vicomte de Melun, qu'elle avait laissée sans réponse quelques mois auparavant. Elle la relut à plusieurs reprises puis, inspirée, l'écrivit d'une traite, ce qui donnait un fil quelque peu décousu au propos.

    Bram, le 3 de mars.

    Messire d'Appérault,

    Je vous salue. Avant toute chose, je tiens à vous présenter mes excuses pour n'avoir pas plus tôt répondu à votre missive. Mon coursier est revenu meurtri du précédent trajet jusques en Duché de Champagne, l'hiver s'annonçait : je ne pouvais la conscience tranquille l'envoyer à nouveau pour ce long voyage.
    Sur un point, je me dois de vous éclairer : je ne m'intéresse que de loin à la politique et m'y implique fort rarement, tout d'abord parce que je n'y entends guère, ensuite parce qu'actuellement ce n'est pas un sujet qui m'intrigue vraiment. Je me dois toutefois d'en être informée car je suis, vous le savez, noble, et par conséquent si ma province venait à subir quelque attaque ou quelque problème, il serait de mon devoir d'apporter mon aide à mon Comte.
    Vous avez raison lorsque vous dites que le Comté du Languedoc tolère le catharisme, une abération selon moi, mais je ne peux que m'y soumettre. Ce qui en revanche me chagrine est que le Comté est bien peu empressé auprès de la Sainte Eglise Aristotélicienne. La Cathédrale de Narbonne n'a toujours pas été reconstruite - vous savez qu'elle fut détruite après l'enterrement de feue ma mère. Lorsqu'il m'est arrivé de demander au conseil comtal et tout particulièrement à Messer lou Coms, je n'ai eu pour réponse qu'un tissu de bêtises, qui à quelque chose près disaient que la Cathédrale était le dernier de leurs soucis. Messer lou Coms quant à lui n'a pas même pris la peine de me répondre, ni publiquement, ni par missive privée. Je retrouve ici la piètre image de la politique, dont vous parliez aussi... Votre amitié pour moi, que vous attribuez à votre amitié pour feue ma mère, vient peut-être en effet de ce qu'en ce point je souhaite lui ressembler : rien ne m'attire plus que la sincérité et un engagement non feint dans tout ce que j'entreprends.
    Quant à l'Abbaye de Tastevin, je ne pourrai y entrer que baptisée... Et cela, j'ignore si vous le savez, mais je ne le suis pas - ce qui par ailleurs n'ôte rien à ma ferveur aristotélicienne. Les problèmes qu'ont rencontrés mon père et feue ma mère lorsque cela aurait dû être fait, la politique qui les prenait l'un là-bas, l'autre ici, n'ont pas permis qu'ils soient rassemblés suffisamment longtemps pour me faire bénir. J'espère donc recevoir le baptême prochainement, et je pense que ce ne sera pas sur cette terre par trop cathare.
    L'hiver a passé, et je l'ai passé auprès de mon père, à Urgel, car depuis qu'une route est ouverte entre Carcassonne et cette ville, le trajet est bien plus aisé et je m'en serais voulue de ne point le revoir avant de quitter le Sud. Ainsi, vos inquiétudes n'ont plus lieu d'être : je n'ai pas passé l'hiver seule à Bram et je n'y passerai pas le reste de l'année.
    Car le printemps désormais est venu... Vous souvient-il de l'invitation que vous me fîtes à venir vous visiter ? J'y songe de plus en plus. Je n'ai qu'à rejoindre le Rhône puis le remonter, puis la Saône. Je m'arrêterai à Malpertuis où mon frère est toujours. Je songe que lui aussi doit se sentir bien seul ! Et alors, si vous me confirmez que je suis la bienvenue chez vous, je m'y rendrai. Ce voyage vers le nord correspond aussi à la motivation que j'ai d'intégrer la Hérauderie Royale au poste de généalogiste. Je n'ai toujours pas reçu de réponse de leur part, mais rien ne m'empêche de me rendre à Paris pour les rencontrer et découvrir ces lieux où mes parents ont tous deux travaillé avec passion. Si par bonheur l'on me choisissait pour être Sylvestre, il me sera donné de travailler avec votre épouse, ce qui ajoute à mon enthousiasme, car l'on m'a vanté ses qualités et son intégrité.
    J'ai mes affaires à mettre en ordre, confier les terres de Bram à un intendant digne de confiance - peut-être mon vassal, je ne sais - , préparer les malles pour mon voyage, engager une escorte. Tout cela m'occupera jusqu'à mon départ. D'ici là, peut-être aurai-je une réponse de votre part.

    Soyez assuré, messire, de mon entière considération.

    Qu'Aristote vous garde, ainsi que votre famille.

    Marguerite de Volpilhat


La baronne relut la lettre, hocha la tête d'un air satisfait, replia les bords vers l'intérieur et scella la missive.

                  [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne Scmargotvolpilhatma9


***

En vue de son départ, la baronne de Bram engagea des crieurs publics pour annoncer qu'elle recherchait un intendant. Le message était le suivant :

-"La Baronne de Bram recherche une personne honnête, droite et intègre, afin de gérer son domaine pendant son absence, d'une durée indéterminée. Toute personne estimant avoir les qualités requises et souhaitant remplir cette charge est priée de prendre contact avec la baronne de Bram, Marguerite Constance Marianne Corteis de Volpilhat afin de prendre plus ample connaissance des responsabilités qu'il aura.

En guise de rémunération, la baronne de Bram accordera audit intendant les revenus et le nom d'une partie de ses terres, confiée comme seigneurie. Cela sera également l'occasion d'un témoignage de confiance mutuelle."

En attendant les réponses, avec l'aide d'Adeline, la fidèle camérière, et d'Henriette, la duègne, Marguerite empilait capes, robes, henins, cottes, souliers, gants dans de grandes malles.
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:42

Posté le: Mar Déc 05, 2006 12:36 am
Margot de Volpilhat

Devant le peu d'empressement des candidats et comme le contrat des crieurs publics arrivait à son terme, Margot entreprit de contacter elle-même une personne qu'elle estimait digne de confiance. Un véritable occitan, un toulousain...
Après avoir échangé deux lettres avec lui, elle l'avait convié, sans date, à venir la rencontrer pour parfaire l'entente. Alors qu'elle l'attendait, son coursier revint de Champagne - il semblait avoir été très rapide - et lui transmit la réponse du vicomte de Melun :


    Reims,

    Damoiselle Marguerite,

    En ce jour, vous me voyez ravi de cette lettre qui me parvient de vous. J'ai longtemps éspéré vostre réponse, puis me suis résigné, pensant que vous aviez bien d'autres choses à entreprendre à Bram. Cependant, je ne vous tiens nulle rigueur de ce délai, vous avez eu raison de ne pas risquer la vie de vostre coursier sur les routes pendant cet hiver. J'ose croire que vous vous portez bien et que les mois d'hiver passés, vous allez pouvoir mener à terme vos projets.

    Je souffre avec vous de cette nouvelle. Si une cathédrale reste ainsi en ruines durant si longtemps, alors que peut-on encore espérer. Si même l'Eglise abandonne sa mission, le monde va droit à sa perte. Le Languedoc montre un bien triste visage, bien différent de celui que souhaitait madame votre mère. Il est dommage encore une fois que les intérêt personnels passent avant le bien de la province, mais celà semble identique dans bien d'autres contrées.

    En revanche, je me trouve fort étonné que vos parents n'aient point eu le temps de vous faire baptiser. Je ne saurais trop vous conseiller de le faire dans les délais les plus brefs, si tant est que vous trouviez des parrains de la valeur que vous méritez par votre sang.
    J'y songe, peut être messire votre père aurait-il pu s'en occuper durant votre séjour chez lui. Vous auriez vécu ce moment en famille. Enfin, je me mêle peut être de ce qui ne me regarde pas, et j'espère ne point vous importuner. Donnez moi donc des nouvelles de messire votre père. Je ne l'ai plus vu depuis quelques temps, et j'espère qu'il se porte bien en Aragon. J'imagine néanmoins que cet hiver vous fut profitable à vous comme à lui, et que vous y futes bien entourée.

    Vous me rappelez cette invitation, qui me semble si loin aujourd'hui, et je m'en souviens parfaitement. Je suis tout naturellement prêt à vous accueillir lorsque vous le souhaiterez. Il vous suffit de me dire la date de votre arrivée et je ferai en sorte de vous accueillir en temps voulu. Si je puis faire quelque chose pour vous faciliter le voyage, dites le, et je ferai le nécessaire.

    Je dois à présent vous laisser, déjà, mes affaires me rappelent.

    Qu'Aristote veille sur vous et votre maison.

    SanAntonio d'Appérault
    [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne Sceaupriv%e9


Avec satisfaction, elle hocha la tête. Inutile de répondre à cette lettre, elle le ferait quand elle serait déjà en Bourgogne, à Malpertuis, et que la date de son arrivée pourra plus sûrement être estimée.
En revanche, il en était une qu'il lui faudrait écrire très prochainement, et, après tout, pourquoi pas maintenant.


    Messire Languedoc,

    Je vous écris en votre qualité de Héraut d'Armes de Languedoc, car j'aurais voulu que vous me confirmiez qu'il m'est possible d'attribuer une seconde seigneurie en ma baronnie.

    Si comme je le pense c'est le cas, j'aimerais vous rencontrer afin de vous exposer les motifs de cette décision, pour que vous la validiez en vertu du pouvoir qui est votre.

    Qu'Aristote vous garde,

    Marguerite de Volpilhat
    Baronne de Bram
    Dame d'Hermeline
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:44

Posté le: Mer Déc 06, 2006 12:05 am Sujet du message: Me voilà...
PIQUEROUGE de TOLOSANE

Le Bon Soir vous va Noble Dame !

Excusez ma mise modeste.

Vous me faîtes un grand honneur en me demandant d'assurer la bonne marche de votre domaine durant votre absence. Je me tiens à votre disposition et accepte cette charge avec grand plaisir. Je m'engage à tout mettre en oeuvre pour faire prospérer vos possessions.

Dans l'attente d'une réponse de votre part, je vous souhaite une bonne nuitée.
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:46

Posté le: Mer Déc 06, 2006 1:40 pm
Margot de Volpilhat

Marguerite sourit au sire Piquerouge.

-"Je suis heureuse de vous rencontrer, messire, et vous êtes tout pardonné pour votre mise. Nous nous verrons demain afin que je vous explique plus avant vos fonctions. La camérière Adeline a tenu une chambre prête pour vous.

La bonne nuitée, donc."

Elle resta seule, et après quelques minutes à ranger ses papiers, à dénouer ses tresses, à s'entraîner un peu à la harpe et à faire sa prière, elle se coucha.

Le lendemain, elle retrouva le sire Piquerouge et lui fit visiter le domaine, dans ses grands axes.


-"Votre principale charge sera de veiller à ce que les métayers entretiennent comme il se doit les terres et que le partage des revenus desdites terres se fasse normalement. La part est de deux tiers pour la baronnie et un tiers pour le métayer.
Il faudra également se charger de la gestion des greniers et des caves de Bram ; partant avec toute la maisonnée ou presque, les stocks grossiront plus que de coutume, peut-être faudra-t-il en vendre à la foire comtale.

Si le Comté demande un impôt aux languedociens, comme vassale la baronnie de Bram s'y soumet ; vous aurez alors à régler cette formalité."

Marguerite réfléchit, afin de ne rien oublier.

-"Ah oui ! Si le conseil comtal ordonne la reconstruction de la Cathédrale de Narbonne, j'ai d'ors et déjà assuré que je participerai financièrement à cette reconstruction. Vous ferez le nécessaire pour que cet engagement soit respecté. Je vous fais entièrement confiance."

Ces choses dites, Marguerite en vint au sujet encore délicat, sans réponse qu'elle était de la Hérauderie :

-"Vous n'avez pas commenté la proposition que je vous ai faite de vous attribuer seigneurie en mes terres comme salaire - ces terres sont généralement fertiles - et comme gage de confiance. Je n'ai pas encore de réponse de messer Apolon, héraut de Languedoc, concernant les seigneuries qu'il m'est possible d'attribuer. Je pense néanmoins qu'il y a celles de Villepinte, Alzona, Villasavary -tout près de la route menant à Tolosa- , d'autres peut-être. Si l'une vous convient, je la ferai votre comme rémunération de vos services.
Sinon, nous établirons un quota que vous pourrez prélever en tant que mon intendant sur les finances de la baronnie."

La baronne attendit alors la réponse du sire Piquerouge. Ils étaient de retour au château de Bram, la fin de la journée approchait. La jeune fille avait les joues rosées de cette longue balade dans sa propriété, la dernière peut-être avant son départ.

[HRP : Les métayers, les stocks des greniers, le salaire, etc. sont du domaine du RP, non de l'IG. La seigneurie attribuée en revanche serait reconnue par la Hérauderie royale.]
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:48

Posté le: Mer Déc 06, 2006 4:24 pm Sujet du message: Une agréable promenade...
PIQUEROUGE de TOLOSANE

La présence d'une Damoiselle dans le fleur de l'âge à mes côtés, lors de cette visite, réchauffe ma vieille tunique de chair. Mes pensées s'égarent quelques instants et vont du passé au présent... rapidement les idées s'éclaircissent face à l'évidence.

"Je me souvenais de votre défunte mère... vous lui ressemblez beaucoup par la grâce, mais aussi par les qualités d'esprit et de coeur qui manquent à tant d'hommes en ce bas monde. Votre domaine est magnifique, vos gens y sont bien traités, je sais que j'agis selon mes préceptes en me mettant à votre disposition.

Il aurait été tout à fait inconvenant d'aborder plus tôt la question d'une éventuelle donation. Votre générosité me touche au plus haut point et tout ceci est si inattendu... Je ne pensais pas pouvoir retrouver un jour une terre proche de mon comté... l'espoir s'était émoussé. Si vous m'en laissez la possibilité, la seigneurie de Villasavary me comblerait de joie."

Je m'inclinais alors devant la jeune baronne, puis nous nous remettions en route en direction de sa majestueuse demeure.
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:49

Posté le: Jeu Déc 07, 2006 7:08 pm
Margot de Volpilhat

Marguerite resta pensive lorsque le sire Piquerouge lui parla de sa mère, et bien qu'elle eût voulu le remercier pour ces mots, elle ne parvint pas à trouver les siens pour le dire, et se contenta d'un sourire qu'elle voulait reconnaissant.

Au sujet de la seigneurie, elle répondit :


-"Ce sera Villasavary, alors, si messer Apolon valide cela - je devrais recevoir prochainement de ces nouvelles. Il ne manquera alors plus que l'anoblissement officiel par devant lui pour que toutes les formalités soient remplies. Je pourrai ensuite partir..."

Ils arrivèrent au château, la nuit tombait. Marguerite souhaita au sire Piquerouge qu'elle soit bonne, lui assura qu'il pouvait dès à présent se considérer ici comme chez lui, et se retira dans ses appartements où on lui servit son souper. Elle avait le sentiment d'avoit eu une journée déterminante. Elle s'endormit satisfaite.
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:51

Posté le: Sam Déc 23, 2006 4:28 pm
thaddeus

Le vent était glacial.
Si les rudesses de l'hiver étaient passées, essuyées tant bien que mal lors de ce périple, la mer proche humidifiait la brise, la faisant transpercer les habits telle une myriade d'aiguilles gelées.
Les bêtes peinaient, glissant sur les plaques de verglas qui recouvraient encore ça et là les chemins, au petit matin.

Il venait de quitter Narbonne.

Quelle folie l'avait ramené en ces terres familières... Ce lieu où on l'avait rappelé à la vie, en lui offrant amour et foyer pour l'abandonner aux portes du mariage.
Il passa sa main droite sous sa cape, et caressa la poche intérieure contenant le précieux écrit.

Les souvenirs refluèrent.

Cela s'était déroulé, il n'y a que quelques semaines ... une lune tout au plus.
En plein bataille politique et juridique, la Franche Comté ne savait plus reconnaitre ses alliés de ses ennemis et l'avait trainé dans une sombre farce.
Plaisanterie qui lui avait tout de même couté l'échec de sa mission d'escorte et la perte de la moitié de sa solde.
Après avoir réglé ses comptes avec les commanditaires de ce triste évènement, il décidait de rentrer à Épinal, d'y entrainer de nouvelles recrues et d'y former une organisation armée conséquente. Son destin ne pourrait tarder à venir le prendre.
C'est à la frontière lorraine que l'improbable rencontre s'était produite.
Le coursier lui avait remis une enveloppe portant le sceau de la famille de Volpilhat.
Sa récente visite chez un hérault lui avait ravivé ses maigres connaissances d'héraldique, mais ce n'était pourtant point de là qu'il connaissait ces armes.
Durant l'époque qu'il cherchait désespérément à oublier, il avait rencontré la baronne Elissa de Volpilhat lors d'un bal où nobles et bourgeois du Languedoc étaient conviés. Sa personnalité lui avait tout de suite plu et la soirée en sa compagnie s'était révélée merveilleuse.
Lorsqu'il décacheta le message pour prendre connaissance de ce qu'elle pouvait bien avoir à lui dire de si important pour envoyer un coursier à travers le royaume en cette saison, il y découvrit une écriture enfantine, que la bureaucratie et les années n'avaient pas encore formatée et rendue presque impersonnelle.
Elle était de Marguerite, sa fille.
Il put y apprendre, non sans un pincement au coeur, le décès de sa mère, sans plus de détails.
Elle évoquait également un voyage prochain qui la ramènerait vers les terres du nord, et de sa nécessite d'escorte. Ses talent martiaux et sa droiture ayant été loués par sa mère dans des documents qu'elle avait consulté, la jeune baronne avait pensé à lui.
La mésaventure franc-comtoise le rendît facilement trouvable.
Quelques secondes seulement lui avaient été utiles pour réaliser que c'était une chance plus qu'inespérée. Il avait laissé au coursier, en retour, un message très bref. La teneur de celui ci exprimait sa gratitude pour cette offre et ce gage de confiance, et l'assurance qu'il se hâterait et suivrait le coursier de seulement les quelques jours nécessaires pour plier son camp.

L'après midi touchait à sa fin lorsqu'il revît les remparts de Carcassonne se détacher de l'horizon, découpant le crépuscule de leurs formes guerrières.
Ne voulant céder à la tentation de revoir son ancien foyer et sachant qu'il ne pourrait le supporter en gardant sa dignité, il obliqua directement vers les terres de sa cliente.
Il arriva à la noble demeure quelques heures plus tard, découvrant le domaine baigné par les rayons argentés de la lune.
Il laissa bêtes et équipements au palefrenier visiblement prévenu de son arrivée à toute heure. Quelques coups frappés à la porte principale invoquèrent rapidement une servante qui l'accueillit et l'emmena dans un salon pour patienter jusqu'à l'arrivée de son hôte.
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:52

Posté le: Sam Déc 23, 2006 5:19 pm
Margot de Volpilhat

La servante, Adeline, fit porter un bol de soupe au mercenaire.

~~~

Tout était d'un noir d'encre. Une lumière s'alluma au loin, faible et vacillante. Marguerite résolut de s'en approcher. Elle marchait sans voir ses pieds, et levant ses mains devant elle elle ne voyait rien. Comme si tout ce qui l'entourait n'était qu'une épaisse fumée, sans lumière. Longtemps elle avança, sans parvenir à se rapprocher de la lumière. Soudain, le néant se déchira, sans un bruit, et s'ouvrit sur une plaine ensoleillée.
Marguerite voyait sa mère, à cheval, dans le vent. Elle souriait. Le cers couchait les blés, les bleuets et les coquelicots. Quand la jeune fille voulut avancer, elle se rendit compte qu'elle-même était aussi à cheval. Elle le lança alors vers sa mère, qui dominait sur un petit tertre la campagne, mais avant d'avoir pu la rejoindre, le visage d'Elissa tourné vers elle s'était fendu d'un grand sourire, puis la comtesse avait tourné le dos à Marguerite.
Elle partit. Margot cria après elle, lui demanda de l'attendre, la poursuivit sans relâche.


-« Mère, mère ! Attendez-moi ! Mère ! Ne me laissez pas !"

Mais bientôt, Elissa disparut, et Marguerite se réveilla, sa chemise baignée de pleurs. Adeline était penchée sur elle, le visage inquiet.

-« Ma dame, vous criiez..."

La jeune fille continuait de pleurer, en silence. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait de tels rêves, si fréquents lorsque sa mère était morte. Elle sanglota encore un peu puis se reprit.

-« Ce n'est rien, ça va passer... C'est passé. »

Elle essuya son visage avec un mouchoir brodé.

-« Merci, Adeline, tu peux te retirer. »
-« Mais, ma dame... »
-« Non, je vais bien, je vais me rendormir. »
-« Ce n'est pas cela... Un homme est arrivé, messire Thaddeus d'Ambre. Vous l'attendiez je crois. »

L'attitude de Marguerite changea du tout au tout. Elle acquiesca, se leva, et ordonna à Adeline de l'aider à se préparer. Elle tressa à toute allure ses cheveux, qu'Adeline enroula ensuite autour de sa tête avant d'y poser un henin.
Elle attacha un voile fin derrière chacune de ses oreilles et passant devant son cou, de telle sorte que l'ovale de son visage en était souligné et magnifié. Il était difficile de faire quoi que ce soit pour ses yeux rouges et gonflés... Toutefois, elle les souligna d'un trait noir pour les rendre plus sérieux, et compta sur la faible lumière dispensée par les chandeliers pour masquer cet élément discgrâcieux de sa physionomie présente.

La jeune baronne arriva finalement dans le salon. Elle salua Thaddeus en ces termes :


-« Bonsoir, messire. Je suis heureuse de vous accueillir ici. Veuillez me pardonner de vous avoir fait attendre, avez-vous fait bon voyage depuis la Franche-Comté ? »

Elle lui tendit sa main, paume tournée vers le sol.
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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:53

Posté le: Dim Déc 24, 2006 5:49 pm
thaddeus

Le salon était accueillant.
Le mobilier y apportait l'harmonie aussi bien en couleurs qu'en positionnement. La maitresse de maison n'avait rien laissé au hasard.
Il s'assit dans le fauteuil installé près de la cheminée qui illuminait et réchauffait la pièce, qui faisait face au portrait de Jehan de Volpilhat.
Un grog lui fut apporté afin de dissiper le froid qui lui cisailait les os, et lui permit de patienter jusqu'à l'arrivée de la baronne.

Celle-ci apparut peu après.
Sa beauté juvenile frappa d'entré Thaddeus. Il ne ferait aucun doute qu'elle serait une femme très désirable lorsque l'âge aurait confirmé ses traits. Son allure était renforcée par son maintien et la lueur d'intelligence qui brilait dans ses yeux. Son précepteur devait être un homme de qualité.
La petite avait le visage marqué encore par les traces du sommeil et la rougeur de ses yeux indiquait qu'elle avait pleuré il y a peu.
Son effort ostensible pour cadrer ces deux faits le prévinrent qu'il ne devait rien laisser passer de ses observations afin de ne point être impoli.
Il sourit donc à son arrivée, d'un air dégagé comme si le ragard qui lui était porté était chaleureux et avenant, et non las, masquant lui-même sa propre fatigue du voyage au mieux.

Très bien ma Demoiselle. Je regrette simplement de ne pouvoir être arrivé plus rapidement.

Il esquiva le baise-main qu lui était proposé et qui ne répondait pas au protocole et s'inclina légèrement mais perceptiblement, en guise de salut respectueux, au même moment.
Si elle s'en offusqua, rien ne le laisse paraître. Elle demanderait certainement plus de renseignements à son enseignant. Elle était si jeune et il y avait tant de règles à suivre. Il fut plus impressionné par sa maîtrise actuelle de ce domaine que déçu par ce petit faux pas.
Elle ferait une grande baronne, à l'image de sa mère.

Il jugea bon de reporter à plus tard ses condoléances pour sa défunte mère, sentant que le moment n'était pas propice et reprit ainsi :


La route est bonne. Je n'ai rien vu qui pourrait retarder notre départ dès que vous le souhaiterez.

Il laissa passer une seconde pour laisser cete phrase et ses sous-entendus être assimilés puis ajouta, professionnel :

Si vous souhaitez que nous emmenions d'autres gardes personnels avec nous, je requière voter permission de m'entretenir avec eux afin que votre sécurité soit maximale
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Marguerite
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Marguerite


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MessageSujet: Re: [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne   [Archives RP] Chroniques d'une jeune baronne EmptyMar 26 Déc 2006, 17:55

Posté le: Dim Déc 24, 2006 5:42 pm
Margot de Volpilhat

Margot ignorait que le baise-main était réservé aux femmes mariées ou veuves. Se posant intérieurement la question de savoir pourquoi le mercenaire avait refusé sa main, elle se promit d'en toucher mot à sa vieille gouvernante, Henriette, qui lui enseignait la bienséance.

Lorsqu'elle parlait en langue d'oïl, Marguerite avait un léger accent sans doute perceptible pour le sire Thaddeus venu du nord.


-« Nous partirons alors dès demain, messire. Pour garde, j'ai deux de mes hommes qui ont pour ordre de vous obéir en tout. Je vous fais entièrement confiance.

Adeline va vous montrer une chambre pour finir cette nuit. A demain, bonne nuitée à vous. »

Elle se retira.
Le lendemain, de bonne heure, le Paulet avait chargé toutes les malles dans un chariot, et dans l'autre agrémenté de sièges et de coussins montèrent Marguerite, Adeline et Henriette. Le voyage commençait.
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